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Dans l'enfer du camp de migrant de saint-dénis!

 «Venez dormir ici une nuit et vous finirez complètement fou»

Environ 800 migrants vivent dans ce campement de fortune installé sous l'autoroute A1. Fin août, la mairie de Saint-Denis les a mis en demeure de quitter les lieux.




Lorsque l’on quitte Paris par l’autoroute A1 en direction du nord de la France, il faut rouler quelques centaines de mètres pour apercevoir les premières tentes. En contrebas, sous un pont, des migrants se sont installés là à la fin du mois d’août, tout près de la voie express et du Stade de France. Pour la plupart des Afghans, entre 400 et 800 selon les jours, qui dorment à même le sol dans des conditions insalubres.

"Ici, c'est ma maison", raconte Amal, réfugié Afghan, à nos confreres de BFM Paris en désignant l'immense camp de migrants qui s'est formé depuis plusieurs semaines à Saint-Denis, juste au-dessous de l'autoroute A1.

"À Paris et à Saint-Denis, j'ai demandé asile et j'ai laissé mes empreintes", poursuit le migrant. "Mais personne n'a répondu à mes appels".Malgré des conditions de vie très compliquées, le camp de Saint-Denis grossit de manière exponentielle.entre 400 et 800 selon les jours.


Une situation qui inquiète les associations qui aident ces migrants au quotidien. À leurs yeux, on cherche à les éloigner un maximum de la capitale."Tous les matins, la police nous dit de dégager"

Nourriture et conseils administratifs

Les petits déjeuners sont l’occasion de se remplir l’estomac et de boire chaud mais aussi de profiter du petit confort qu’apportent les tables et bancs installés à côté du stand de distribution. Les demandeurs d’asile peuvent aussi faire un point sur leur situation auprès de France Terre d’Asile qui a installé son camion un petit peu plus loin. Quelques membres d’Utopia 56 sont également présents pour répondre à des questions.

Gulkhan, 25 ans, et Taher, 16 ans, ont l’air un peu perdus. Les deux amis originaires d’Afghanistan sont arrivés d’Allemagne la veille et ont été orientés vers le camp de Saint-Denis par un ami d’ami. Utopia 56 leur explique que Taher doit aller passer une évaluation pour faire valoir sa minorité et être pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE). L’adolescent dont le visage est mangé par un masque et de lourdes boucles noires qui lui tombent sur le front n’a pas l’air d’y croire.

Ce soir, il passera sans doute une nouvelle nuit dans le campement de Saint-Denis avec Gulkhan comme tous ceux qui, n’ayant pas pu obtenir une tente, s’étendent avec une simple couverture sur le sol, à côté des tentes.

Ce sont eux que la police cherche à évacuer tous les matins. Et parfois, l’opération est musclée. Khan, un jeune Afghan de 23 ans habillé d’une tenue à l’imprimé militaire, assure qu’une semaine plus tôt, les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène pour déloger ces personnes.

"Il faut fuir"

Quand on leur demande pourquoi ils sont partis de chez eux, beaucoup d’Afghans ont la même réaction : une sorte de sourire douloureux suivi d’un souffle et de quelques mots pour dire que la vie dans leur pays est tout simplement impossible. "L’Afghanistan est en train de sombrer, il faut fuir", résume un homme qui ne souhaite pas donner son nom, ni son prénom.



Les associations d’aide aux migrants dénoncent régulièrement les conditions de vie des exilés dans le nord de Paris et réclament des solutions d’hébergement pérennes pour les demandeurs d’asile et les personnes déboutées en recours.

"La rue, c’est l’école de la folie tout autant que de l’indignité", mettait récemment en garde Pierre Henry, directeur général de France Terre d’Asile, dans une interview à InfoMigrants.

"On attend que les pouvoirs publics réfléchissent à une solution sur le long terme", avance Pierre Jothy, intervenant social au sein d’Utopia 56. "Si la seule la seule présence de l’État pour eux, c’est la police qui les repousse toujours plus loin, ce n’est pas acceptable."



Jusqu’ici, la réponse de l’État a en effet consisté à démanteler les campements de migrants et à pousser les exilés – par une forte présence policière dans le nord de Paris – à se déplacer plus loin, en périphérie. Les évacuations se suivent et les campements se reforment. Tout porte à croire que celui de Saint-Denis ne fera pas exception. D’ici là, le campement aura grossi.



Non loin des tentes, un homme s’est assis sur la chaise en bois. Les jambes croisées et les yeux rivés sur son téléphone, il semble avoir oublié le vacarme des camions qui passent en contrebas, sur la nationale.


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