Il y a six mois, le premier cas de Covid-19 a été détecté en Afrique

 

Le 14 août, l'Afrique a marqué le sixième mois depuis la détection de la maladie Covid-19 sur le continent. Alors que le virus s'est propagé à un rythme accéléré dans de nombreuses autres régions du monde, le cours de la pandémie sur le continent africain a été différent, note l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Une analyse préliminaire de l'OMS révèle qu'il n'y a pas d'augmentation exponentielle du nombre de cas en Afrique, atteignant un pic environ deux à trois semaines plus tard. Au contraire, il y a une augmentation progressive de l'incidence du Covid-19 dans de nombreux pays et il est difficile de déterminer un pic exact. Les modes de transmission varient également d'un pays à l'autre, mais surtout à l'intérieur des pays. Au départ, Covid-19 affectait principalement les capitales. Cependant, le virus se propage maintenant des zones urbaines à haute densité vers les établissements informels, puis vers les zones rurales moins denses.

«En Afrique, freiner le Covid-19 est comme un marathon, pas un sprint», a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, Directeur régional de l'OMS pour l'Afrique. «Nous assistons à plusieurs flambées locales, chacune avec ses propres schémas et pics d'infection. C'est en renforçant la réponse au niveau communautaire que nous gagnerons cette course. La réponse au Covid-19 doit être intégrée dans la structure même de chaque district sanitaire ». Au cours des six derniers mois, les pays ont fait beaucoup de progrès. De nombreux gouvernements africains se sont précipités pour imposer des mesures clés de confinement et de santé publique qui ont contribué à ralentir le virus. Au fil du temps, les mesures de prévention, de diagnostic et de traitement ont été renforcées.

Améliorer la capacité de réponse au Covid-19

Une évaluation récente de l'OMS basée sur des rapports de 16 pays d'Afrique subsaharienne a montré que ces pays ont amélioré leur capacité à répondre au Covid-19. L'OMS a évalué l'état de préparation des pays dans divers domaines, notamment la coordination, la surveillance, la capacité des laboratoires, la gestion des cas, la prévention et le contrôle des infections. Il y a six mois, le score était de 62% et aujourd'hui il est de 78%. Si de nombreux progrès semblent avoir été accomplis au niveau national, les pays ont tendance à être à la traîne au niveau des districts. Les scores pour la coordination (38%), la prévention et le contrôle des infections (46%) et les soins cliniques aux patients (47%) sont tous particulièrement faibles au niveau du district.

Bien que des progrès aient été accomplis, il est important que les gouvernements renforcent les mesures de préparation et de riposte, en particulier au niveau infranational. Avec l'assouplissement des restrictions de mouvement, le virus est susceptible de se propager encore plus dans les zones reculées du continent. «Non seulement nous devons suivre l'évolution des tendances, mais nous devons également anticiper, prévoir et agir plus rapidement pour éviter des conséquences potentiellement désastreuses», a déclaré le Dr Moeti. «Les zones de forte transmission ainsi que les zones avec relativement moins d'infections méritent toutes deux une attention particulière. Bref, nous devons être forts sur tous les fronts ». L'OMS a collaboré avec ses partenaires pour fournir un appui technique, une formation et des fournitures médicales essentielles, notamment la livraison de plus de 2,1 millions de kits de test et la formation d'environ 100 000 professionnels de la santé.

L'OMS soutient également les pays où le nombre d'infections à Covid-19 est élevé. La semaine dernière, les premiers membres d'une équipe de renfort sont arrivés en Afrique du Sud. L'OMS accroît également son soutien à d'autres pays qui ont demandé un appui urgent en mobilisant davantage d'experts techniques sur le terrain et en intensifiant la formation pour renforcer les capacités locales, en particulier aux niveaux des provinces et des districts.